Entrevue avec Jeeps, chanteur d’Asbestos

Ils sont la nouvelle sensation dans la redskinosphère québécoise et leur premier enregistrement sort en format numérique et cassette ce dimanche 14 février en l’honneur de la commémoration de la Grève de l’Amiante. Aujourd’hui on rencontre Jeeps, chanteur du nouveau groupe de oi! Asbestos, qui nous jase de leur projet!

Propos recueillis par Stakhanov
Photos par Cédric Martin

Comment est né le projet Asbestos?

Jeeps : Asbestos est la continuité d’un projet de musique, datant de 2-3 ans, nommé Red Side Burns. On était trois chums qui niaisaient dans un coin (Franx, Éric et moi) et qui essayaient de motiver d’autre monde à joindre le projet qu’on voulait être de la grosse oi! rouge. Le temps a passé et le projet est devenu de plus en plus sérieux pour finir par se former avec une rencontre chez Franx où on a mis les bases d’Asbestos avec Sansan et Noël.

Pour plusieurs dans le groupe, vous n’en êtes pas à votre premier groupe. Quels sont vos précédents projets?

Jeeps : Ouais on a Éric, notre bassiste, qui est chanteur pour Union Thugs et pour Action Sédition. Il y a aussi le légendaire Noël qui joue aussi dans Union Thugs et Mortier, mais jouait dans Mauvaise Conduite et a fait un petit bout dans Jeunesse Apatride. Je suis pas mal sûr qu’il a joué dans d’autres bands mais c’est flou.

D’où vient le nom Asbestos? Pourquoi ce choix?

Jeeps : À la base on cherchait un son oi! Avec un feeling post-punk , un peu comme Tachanka ou Syndrome 81, tout en amenant quelque chose de plus près de notre réalité ici. En cherchant un nom, on a pensé à Asbestos, une ville minière qui a une histoire de luttes ouvrières d’un côté et qui est maintenant pratiquement un village fantôme à cause de la fermeture de la mine. Pour moi, c’est une représentation de la fatalité du capitalisme et en même temps un phare des luttes syndicales au Québec.

Quand on vous connait un peu, on sent bien que la connexion avec le RASH Montréal et la scène redskinhead est facile à faire. Est-ce que dans vos discours, vos chansons ou votre imagerie, c’est une étiquette que vous entendez revendiquer aussi clairement que ce qu’Action Sédition a pu faire ou vous vous enlignez sur quelque chose de peut-être un peu plus subtile, un peu comme Esclaves Salariés?

Jeeps : On porte fièrement nos couleurs et on veut être clair là-dessus, on est tous des personnes issues de l’extrême gauche et jamais vous n’allez nous voir sur le même flyer que des groupes qui ne partagent pas de près ou de loin nos idées, surtout quand ça en vient à l’antifascisme. Personnellement je ne ressens pas la nécessité de répéter ce que tout le monde qui nous écoute sait déjà. C’est certain qu’il y aura des éléments symboliques ici et là, mais ça ne sera pas un défilé de la CNT à Barcelone en 1936. Sans compter que l’aspect plus dépressif du post-punk n’a pas une sonorité qui porte à  »soulever les masses ».

Vous avez déjà fait paraitre un extrait intitulé Les Royaux. Parlez-nous un peu de cette chanson.

Jeeps : C’est notre deuxième maison, notre salon, dès que la neige fond c’est sûr que si tu passes par là un soir tu vas croiser du monde de notre crew.  On y est présent depuis plus de dix ans et c’est loin de changer. Même en hiver, les Royaux est un spot, du moins quand les bars et les salles de show sont fermés. Avec la Covid, ça nous a même donner une opportunité d’y être plus souvent.

Côté texte, musique ou nombre de morceaux, à quoi est-ce qu’on peut s’attendre pour le reste de l’album?

Jeeps : Comme on voulait faire un format démo on parle de cinq chansons, Des Royaux est et de loin la plus joyeuse et la plus oi!. Le reste aura une teinte plus hardcore et triste autant au niveau de la musique que des paroles. On vient juste de sortir un deuxième extrait avec Esprit d’bande, un cover de Pompom Beretta.

Vous avez fait un premier concert dans la cour arrière du Bâtiment 7 cet été. Pour plusieurs, c’était votre première apparition sur scène ou votre première apparition derrière cet instrument. Comment avez-vous trouvé ça?

Jeeps : Je suis vraiment content du résultat! Premièrement jouer dans un lieu aussi symbolique que le B7 fut pour nous un honneur. Et ce malgré la pandémie, encore un gros merci aux organisateurs! Sinon, après s’être adapté à l’absence de retour de son je crois qu’on est arrivé à faire quelque chose de respectable pour un premier show extérieur haha!

Que devons-nous attendre d’Asbestos pour 2021 et avez-vous un petit mot pour la fin?

Jeeps : Le lancement de l’album éponyme ça c’est certain! Sinon pour le reste ça va vraiment dépendre de la pandémie et de nos vies personnelles, comme j’ai eu un kid, ça change pas mal le temps que je peux mettre sur le projet. On a quelques morceaux en chantier, mais on est loin d’être prêt à retourner en studio.

Je sais que les autres membres du groupe ont parti un side-project nommé Corps Mort avec Corinne de Jeunesse Apatride, j’ai bien hâte d’entendre ce que ça va donner!

Bandcamp du groupe : https://asbestosmtl.bandcamp.com/
Facebook du groupe : https://www.facebook.com/asbestosmtl

Propos recueillis par Stakhanov
Photos par Cédric Martin

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