Président du CNJPQ et scab chez Delastek

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Marc-André Bouvette est l’actuel président du Comité national des jeunes du Parti Québécois (CNJPQ), vous savez, ce parti dont on disait, il y a de cela quelques années, qu’il avait un « préjugé favorable aux travailleurs ». Après avoir eu Pierre Karl Péladeau, le roi du lock-out, comme chef pendant un peu moins d’une année, on apprend que le Parti Québécois (PQ) a également, comme président de son aile jeunesse, le directeur des ressources humaines de l’usine Delastek de Shawinigan. Ça pourrait sembler presque banal de voir un autre petit arriviste préparant sa carrière politique au PQ si ce n’était que les travailleuses et travailleurs de Delastek sont actuellement en grève, et ce depuis presque 3 ans. Sans oublier que la partie patronale, dans ce dossier, ne fait que leur cracher à la figure depuis le début du conflit.

L’aîné des conflits de travail au Québec

Delastek

La grève à l’usine Delastek de Shawinigan a débuté le 1er avril 2015 sous la menace d’un lock-out que voulait imposer les propriétaires de la compagnie, Claude Lessard et Lucie McCutcheon. Depuis, les travailleurs et travailleuses sont sur le trottoir et essaient de se défendre contre une partie patronale sans scrupule qui se permet tous les coups. Ouverture d’autres usines au Mexique et aux États-Unis pendant le conflit, embauche de travailleuses migrantes et travailleurs migrants pour venir briser la grève (sous prétexte de formation pour les autres usines), embauche directe de scabs, menaces et intimidation sur les grévistes. Les propriétaires se sont même acheté un hélicoptère pendant la grève.

Delastek est une usine de l’industrie aérospatiale qui fait surtout de la sous-traitance pour des compagnies comme Bombardier et Bell Helicopter. Au moment du déclenchement de la grève, le salaire d’entrée en fonction était de 10,70$ de l’heure, très très loin des salaires habituels dans ce type d’industrie. Il faut aussi souligner que l’entreprise contourne la loi anti-scab québécoise en profitant du fait que le département de Recherche et Développement (R&D) est exclu de l’accréditation syndicale. Par conséquent, l’usine continue de produire comme s’il n’y avait pas de conflit sous prétexte que ça provient du département. Bref, Delastek est ce qu’on pourrait appeler un patron de merde!

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Directeur des ressources humaines

Le problème est que les conflits de travail, dans les entreprises, sont gérés directement par le département des ressources humaines. C’est un peu le rôle de ce département que de s’occuper de tous les enjeux relatifs à l’embauche et au renvoi des employé-e-s ainsi que tout ce qui touche de près ou de loin aux relations de travail. Ce qui place donc Marc-André Bouvette au coeur de ce conflit de travail. C’est son boulot de gérer ce conflit, il sert donc ainsi de courroie de transmission des ordres de la partie patronale pour affaiblir la grève et mater le syndicat (ce qui semble être l’objectif des boss dans ce cas-ci). Pire encore, Bouvette est entré en fonction pendant le conflit, c’est donc dire qu’il a traversé une ligne de piquetage lors de sa première journée de travail et qu’il continue à la franchir à chaque jour où il rentre à la job. Bref, Marc-André Bouvette n’est pas qu’un simple scab, c’est un peu le prince des scabs chez Delastek.

Parti patronal

Bien avant l’arrivée du gros boss à Pierre Karl Péladeau au PQ, ce parti en était déjà un vendu aux intérêts de la grosse machine capitaliste. On n’a qu’à penser à Jacques Parizeau, Lucien Bouchard ou Bernard Landry qui nous ont tous vendu l’idée du libre-échange (on en subit les résultats aujourd’hui) ou encore à Pauline Marois et son château. Ainsi, Marc-André Bouvette s’inscrit dans la continuité de l’exemple donné par les dirigeants de ce parti politique depuis de nombreuses années.

Guy Leclair

Le député péquiste Guy Leclair qui tente de se faire du capital politique sur la ligne de piquetage de l’Aluminerie de Bécancour (ABI). (5 février 2018)

Élu en février 2017 comme président du CNJPQ, Bouvette vient ainsi perpétuer la longue tradition péquiste de flasher à gauche en parole pour tourner à droite en action. Comment peut-on encore croire au vernis social-démocrate que le Parti Québécois tente de se donner élections après élections pour finalement trahir ses promesses progressistes les unes après les autres une fois au pouvoir? Après, on voit des députés péquistes aller serrer des mains de grévistes à l’Aluminerie de Bécancour. Devrait-on les croire quand on voit comment ils agissent réellement, quand ce n’est plus le temps pour les beaux discours?

Comment est-ce qu’un parti se disant nationaliste peut tolérer en son sein un officier qui laisse des travailleuses et travailleurs du Québec à la rue pour envoyer des jobs au Mexique? C’est donc ça le fameux virage identitaire du PQ de Lisée? On fait monter les idées xénophobes chez le peuple pour supposément protéger l’identité québécoise pendant qu’en arrière on fait perdre les jobs aux gens d’ici. Ce n’est pas ça diviser pour mieux régner? Encore de la poudre aux yeux qui ne profite qu’au patronat. Bref, le PQ, c’est le parti des boss québécois, rien d’autre.

Éric Sédition

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