Un titre bizarre me direz-vous? Pas tant, vous répondrais-je!
Alors, en quoi peut-on associer mouvance politique et éducation canine?
Et bien je commencerai tout d’abord par vous dire que je suis de gauche, d’extrême gauche même, je pense, et que les deux sujets du titre, l’un comme l’autre, dérangent lorsque des idées non mainstream surgissent; vous savez, celles qui dérangent!
Laissez-moi vous expliquer rapidement, le temps d’un court article!

Les colliers électriques canins comme celui-ci sont encore utilisés de nos jours.
Voilà presque 10 ans que je pratique ce métier d’intervenant-e en comportement canin. Il y a 10 ans, on était peu, très peu, à prôner de nouvelles méthodes d’éducation (basées sur la science du comportement et de l’apprentissage). Très peu, pas traditionalistes, à décrier les méthodes utilisées : choker (collier étrangleur), punition, collier électrique, collier à piques et j’en passe.
Bref, on était donc la cible d’attaques des traditionnel-le-s (ça commence à vous parler ?), on se faisait crever nos pneus, laisser des messages violents sur nos pare-brises, casser des vitres de centres canins où on bossait… Bref, on se faisait violenter et intimider… Ça allait de pair avec leurs méthodes de travail cela dit!
Aujourd’hui on est plus, beaucoup plus, et on s’organise entre nous contre les tradis! (ça aussi ça devrait vous parler un peu et vous pouvez peut-être commencer à faire des liens).
Pourquoi mes méthodes de travail dérangent?
1. Parce qu’on n’est pas un boss (un dominant, un alpha) pour nos chiens.
On travaille avec eux, pas contre eux, ni même en désaccord avec eux (oui oui c’est possible).
On forme une équipe et on abolit la soi-disant hiérarchie! Pour l’histoire de hiérarchie des loups sur laquelle tout ce mythe est basé, vous pouvez aller lire les études de David Merch qui s’est ravisé sur le projet… Il y a déjà plus de 50 ans de cela, mais y’en a encore qui s’accroche à l’idée de départ, déconstruite depuis tant d’années pourtant.
2. J’amène des concepts féministes à mes pratiques.
Le consentement… C’est pas juste quelque chose qui s’applique à nos relations entre humain-e-s, ça s’applique aussi avec tous les êtres en général et je dois avouer passer par les chiens avec mes client-e-s pour arriver au concept plus total qu’est le consentement. J’en jase tellement que j’ai eu le droit à des divorces après compréhension du concept par des clientes… Oui oui…
3. La répression, ce fléau.
Oui, je n’aime pas l’autorité, et vous savez quoi… Les chiens non plus! Et j’inculque ça aussi dans mes pratiques. Je ne veux pas baser les apprentissages sur la peur ou la punition (répression, police). Hier, les enseignant-e-s tapaient sur les enfants pour leur faire rentrer les tables de multiplication dans la tête… Aujourd’hui, on donne des bons points quand ils et elles y arrivent. Le résultat? Des enfants qui ont envie d’apprendre plutôt que répéter comme des robots qui ont peur de la baffe qui risque de s’ensuivre s’ils ou elles se trompent.
Le parallèle? On apprend tous et toutes de la même façon, la science de l’apprentissage marche autant pour les humain-e-s que pour les animaux… Alors pourquoi punir pour quelque chose qu’on ne sait pas? Pourquoi punir quand on n’y arrive pas? Quand on ne comprend pas? Quand on est en désaccord? Oui oui, on peut faire encore ici beaucoup de parallèles politiques…
Bref, 3 petits points pour faire réfléchir (mais il y en aurait tant d’autres), pour penser et pratiquer le monde autrement via mon métier. Faire une différence où on peut et nos planchers de travail sont pour moi le plus beau des terrains!