Les chroniques du Sound, est une nouvelle série de courtes entrevues qui porteront sur la culture des Sound system. L’objectif de cette chronique est de faire découvrir à nos lecteurs cette véritable contre-culture sociale et musicale peu présente au Québec, qui est indissociable des scènes reggae. Notre chronique portera donc principalement sur des Sound system provenant d’au delà de nos frontières afin de vous faire découvrir la passion qui anime ces amateurs de lourde basse et de musique jamaïcaine.
Pour cette deuxième chronique, c’est du côté de Marseille que nous nous tournons avec les potes (et camarades) du Malalatesta Crew.
Depuis quand votre Sound system existe-il et pourriez-vous le décrire ?
Cela fait un an que nous avons commencé. Nous sommes 2, Romain et Quentin. On s’est rencontré au sein de notre collectif antifasciste (le collectif Nosotros, AFA Marseille), on est tous les deux très branché reggae et Romain m’a proposé qu’on monte un truc. On est épaulé par Pierre lorsqu’on fait des soirées plus punk. On joue principalement du early reggae, du ska, du rocksteady et de plus en plus de dub et de rub-a-dub pour ma part (Quentin).
Est-ce qu’il y a un Sound system qui vous a influencé ?
Quentin et Romain : Les potes du Freaks City Rockers.
Quentin : Plus sérieusement, moi j’ai pas mal écumé les soirées reggae et je me suis pris des bonnes claques mais c’est vraiment David Rodigan qui m’a le plus marqué…Après Irration Steppas ou Jah Shaka aussi tu me diras :).
Roots ou dancehall ?
Romain : Surtout oldies.
Quentin : J’aime à peu près tout de la musique jamaïcaine et de ce qui en découle : oldies, roots, digital, dub ; dancehall mais aussi jungle ou calypso. (Une soirée parfaite serait du early ou du skinhead reggae en début de soirée et finir avec des grosses basses qui frappent : Protoje et ShyFX ou Get Ready de Congo Natty 😉 ).
Une chanson ou un riddim qui mène à un pull up à tous les coups ?
Romain : 54-46 de Toots mais j’aime aussi beaucoup lancer The Hustler de Junior Soul.
Quentin : J’aime lancer Skinhead A Bash Theme de Claudette & The Corporation mais aussi Disco Devil de Lee Perry et en plus récent on a toujours un bon retour sur la version reggae du Next Episode de Dr Dre par Taggy Matcher.
Vinyles, mp3, hybride ?
VINYLS ONLY !!!
Votre meilleure soirée? La pire ?
La dernière au Molotov (le 7 octobre) où on a eu beaucoup de monde dans une grande salle et où on a mixé avec Jan, un ami allemand du Sound Grim Up North de Brême. On s’est bien éclaté et le public a vraiment réagi super positivement. Pas vraiment de pire soirée, peut-être la première parce qu’on avait pas encore certains automatismes…
Pouvez décrire brièvement, en termes d’équipement, votre sound ?
Pour le moment, on a peu de matos (des platines et un contrôleur) mais on songe de plus en plus à fabriquer nos enceintes pour pouvoir avoir un « vrai » son de Sound system et aussi acheter une dub siren et une boite à effets.
À quoi ressemble la scène Sound system dans votre coin?
Il y a pas mal de « gros sounds » qui passe ici grâce aux soirées DUBSTATION (OBF, Irration Steppas, Blackboard Jungle, Rodigan…) et à côté plein de petits collectifs plus ici de la scène « skinhead » : Freak City Rockers, Big Five, Luke, Massilia Ska City et des sounds qui font un super taf comme Fly Foot Selecta, Massilia Hi-Fi…
Croyez-vous qu’un sound doit être engagé politiquement ou socialement ?
On ne peut pas dire que nous représentions la voix du peuple comme pouvait l’être Prince Buster mais effectivement on dédicace parfois les morceaux à des causes qui nous touchent. On a ainsi dédicacé I want Justice de Delroy Wilson à notre camarade Jann Marc Rouillan lorsque la justice lui est retombée dessus et on participe en décembre à la No Pasaran Party en soutien au collectif Nosotros et aux potos inquiétés par la justice. Après pour être de vrais commentateurs, il faudrait qu’on se mettent à toaster :D.
Est-ce que vous êtes impliqués politiquement ou socialement ?
A titre individuel, on est tous les deux syndiqués et on fait partie de l’Action Antifasciste Marseille. Le nom du sound Malalatesta renvoie à nos convictions anarchistes mais aussi à notre côté festif (d’où ce petit jeu de mots). On s’implique dans la lutte contre l’extrême-droite à Marseille notamment en essayant de donner une dimension populaire à ce combat et en essayant fédérer les habitants du quartier (La Plaine) contre l’implantation d’un local de l’Action Française par exemple. On fait aussi des soirées de soutien (pour les inculpés de la loi travail).
Allez-vous en tribune ?
Quentin : Moi je ne vais pas voir Marseille car je reste, malgré l’éloignement, un supporter messin, fidèle à la tribune Est, compagnon de route de la Horda, avec qui j’ai fait pas mal de déplacements. J’en place d’ailleurs une spéciale pour mes gars de la tribune Est et de la Section Pontam dont FK que tu as eu l’occasion de croiser!
Qui devrions-nous interviewer comme prochain Sound System ?
Peut-être les gars de Soul Stereo à Paris.
Le mot de la fin ?
Le bonjour à tous nos potes outre-Atlantique : Guillaume, Marie-Soleil, Action Sédition, les Prowlers, le RASH-Montréal , le Sister Hood, Jam et Francesca, bien évidemment aussi au Psych’ (la Lorraine de Marseille à Montréal 😉 ). On joue à Montréal quand vous voulez. La dédicace aussi à Fabien et à Hazem du Molotov, à Ugo du Traquenard et à tous les potes qui nous suivent dans cette aventure et enfin merci à toi Séb !
Entrevue réalisée par Selecta Seb
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